Vivre avec un cancer de la prostate

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Que ce soit après l'annonce du diagnostic, pendant le traitement ou dans le cas d'une affection à évolution lente que l'on décide ne pas traiter, apprendre à vivre avec le cancer de la prostate est une étape nécessaire qu'il est plus facile d'affronter en étant bien entouré et accompagné.

Le besoin de soutien

L'annonce du diagnostic de cancer de la prostate est toujours un choc pour le patient, qu'il s'y soit un peu préparé ou pas du tout. Une fois le contrecoup de cette annonce un peu passé, il est fondamental que le patient s'implique dans la prise en charge qui va se mettre en place autour de lui. En effet, une maladie acceptée et une implication dans le traitement renforcent son efficacité.

Pour cela, le soutien de tout son entourage est essentiel, qu'il s'agisse des équipes soignantes, ou de ses proches. Il peut également être très utile, pour le malade comme pour sa famille, de faire appel à des aides extérieures comme :

  • des psychologues ou des spécialistes tels que les psycho-oncologues souvent présents au sein même des services d'oncologie ;
  • des associations qui rassemblent d'anciens patients, d'autres malades et des professionnels.

Dans tous les cas, tout doit être fait pour que le malade se sente épaulé et soutenu par toutes les personnes qui l'entourent aussi bien avant la mise en place du traitement que pendant.

Vivre avec un cancer de la prostate latent

L'étape du suivi est extrêmement importante. En effet, même après avoir été traité, souvent le patient doit vivre avec un cancer de la prostate latent qui peut resurgir.

Avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, le stress reste constant avec des visites de contrôle qui sont prévues tous les six mois au cours des cinq premières années. Les tests réalisés et interprétés par l'urologue resteront toujours une source d'angoisse avec la nécessaire batterie d'examens : bilan clinique, examens sanguins, imagerie médicale, etc.

Ces formalités sont indispensables pour s'assurer que les traitements sont correctement supportés par le patient et qu'ils sont efficaces. Il s'agit aussi de prévenir les récidives ou de surveiller qu'il n'y a pas de métastases. Bien que nécessaires, elles sont toujours une véritable épreuve pour le patient qui redoute les résultats. Il est donc toujours important d'être soutenu tout au long de cette période et a fortiori si les examens décèlent une anomalie.

Gérer les effets secondaires pour mieux vivre avec le cancer de la prostate

Les traitements du cancer de la prostate entraînent des effets secondaires et le patient doit aussi apprendre à vivre avec.

L'impact sur la sexualité est fréquent et il faut un certain temps pour que l'organisme retrouve ses capacités antérieures. Cela est généralement dur à vivre pour le patient qui se sent atteint dans sa virilité, mais aussi pour la (ou le) partenaire qui doit se montrer compréhensif et rassurant même si cela est souvent difficile à accepter. Si c'est le cas, il faut, cette fois encore, ne pas hésiter à se tourner vers des psychologues, des sexologues et des associations qui connaissent bien ce genre de situations, mais aussi vers son médecin qui pourra peut-être apporter des solutions médicamenteuses.

De même, les troubles urinaires sont souvent mal vécus par les patients qui se dévalorisent. Même si le phénomène est souvent transitoire, entamer des séances de rééducation périnéale peut être nécessaire pour que le patient récupère mieux et plus rapidement. Si les troubles persistent (dans 2 % des cas), des protections relativement discrètes existent.

Bon à savoir : selon certaines études, le yoga permet de réduire les effets secondaires de la radiothérapie dans le cadre du cancer de la prostate (fatigue, incontinence et troubles sexuels, notamment en renforçant les muscles pelviens) et l'acupuncture est très efficace en cas de douleurs.

Vivre avec un cancer de la prostate au quotidien

Vivre avec un cancer de la prostate est une épreuve au quotidien pour le patient qui doit trouver des solutions satisfaisantes pour se changer les idées et ne pas s'enfermer dans sa maladie.

Prendre soin de soi

Chacun doit faire ce qui lui convient, par exemple du sport, des promenades en forêt, une activité comme la peinture, etc. L'entourage doit s'investir dans l'accompagnement du malade pour le soutenir dans ses envies et ses loisirs. Cela est également nécessaire dans la vie quotidienne pour les activités telles que le ménage, l'alimentation, la lessive, etc.

Pour mettre toutes les chances de son côté, il est conseillé, dans ces moments-là :

  • d'une part, d'avoir une bonne alimentation ;
  • d'autre part, de conserver une activité physique (plusieurs études soulignent l'impact positif de l’activité physique sur le développement de la tumeur et sur l’efficacité et la tolérance des traitements et de leurs effets secondaires).

En ce qui concerne l'activité physique, on conseille au moins 30 minutes d’exercice cardiorespiratoire par jour, au moins 5 jours par semaine et au moins deux séances par semaine de renforcement musculaire modéré des membres inférieurs, supérieurs et du tronc (par exemple, port de courses ou montée et descente d’escaliers). Il est évident que cette activité est à adapter à chaque patient et qu'elle doit être intégrée de manière progressive (aussi bien au cours de la de la reprise d'activité qu'au cours de la séance).

Ces repères sont des objectifs de moyen à long terme. Les notions d’individualisation et de progressivité sont fondamentales. Il est recommandé de pratiquer de manière progressive, tant au cours d’une séance que lors de la reprise d’activité.

Il est notamment recommandé de faire du yoga. En effet, une étude de 2015 prouve que le yoga a des effets positifs sur la qualité de vie des hommes présentant un cancer prostatique.

Bon à savoir : il est nécessaire, si ce n'est pas déjà fait, de cesser de fumer car le risque de récidive biologique est augmenté chez les fumeurs traités par prostatectomie radicale ou par radiothérapie (ce surrisque est maintenu pendant les 10 années qui suivent l'arrêt du tabac), d'autant qu'un lien a été établi entre le tabagisme et une moindre réponse aux traitements anticancéreux.

Précautions quotidiennes dues aux traitements

Les traitements contre le cancer de la prostate sont généralement très agressifs. Quelques précautions s'imposent :

  • en cas de cancer de la prostate traité par radiothérapie il faut prendre soin de sa peau au niveau de la zone qui a été exposée aux rayons et il est utile d'utiliser un savon surgras et une crème spéciale en cas d'irritation ;
  • en cas de curiethérapie avec l'utilisation de grains radioactifs, le patient doit pendant deux mois :
    • éviter les contacts avec les femmes enceintes,
    • éviter de prendre des enfants sur ses genoux,
    • conserver sa carte contenant les informations sur le traitement employé, la date d'implantation, etc.,
    • surveiller ses urines et les filtrer avec un filtre à café placé au-dessus d'un bocal (pendant 15 jours) pour voir si les grains radioactifs s'y trouvent (le noter si c'est le cas et les placer dans un pot en acier remis par l'hôpital),
    • tirer systématiquement deux fois la chasse d'eau,
    • avoir des relations sexuelles uniquement avec préservatif.

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