La prévention du cancer de la prostate permet de réduire les risques de développer la maladie. Toutefois, les causes restant à ce jour inconnues, le cancer prostatique ne peut pas être réellement évité. En revanche, un dépistage précoce facilite grandement sa guérison.
L'hygiène de vie en prévention du cancer de la prostate
Une bonne hygiène de vie, notamment une alimentation équilibrée et la pratique d'une activité physique, réduit les risques de développer un cancer, y compris un cancer de la prostate.
Prévention du cancer de la prostate : l'alimentation
Certains aliments sont à favoriser et d'autres à éviter.
Il est donc nécessaire de suivre quelques règles simples pour rester en bonne santé :
- Consommer de la vitamine D : la vitamine D constitue un complément anticancéreux de la prostate. Pour la synthétiser, il est nécessaire de s'exposer environ un quart d'heure par jour au soleil. Il ne faut donc pas hésiter à favoriser la consommation :
- de poissons gras tels que : l'anguille, le hareng, la limande, le maquereau, le saumon (sauvage de préférence), la sardine, la sole, le thon, ou encore l'huile de foie de morue,
- de foie de poulet.
- Consommer du thé vert : le thé vert serait un aliment anticancéreux intéressant, en raison de sa forte teneur en catéchines et en polyphénols, des substances antioxydantes. Celles-ci participeraient au blocage des tumeurs lorsqu'on consomme environ 5 ou 6 tasses de thé vert chaque jour.
- Il est possible de prendre des extraits de scutellaire du lac Baïkal (Scutellaria baicalensis) qui inhibent fortement la prolifération des cellules cancéreuses, notamment celles de la prostate.
- Limiter sa consommation de viande rouge et de charcuterie : selon une étude américaine, la consommation trop importante de viande rouge et de charcuterie multiplie par deux les risques de développer un cancer de la prostate (c'est l’exposition aux additifs alimentaires nitrités et nitratés qui explique ce risque).
- Limiter sa consommation de laitages : pas moins de 12 études concluent que le lait favorise l'apparition des cancers de la prostate. Selon ces travaux, les risques de développer un cancer de la prostate sont 1,5 à 5,5 fois plus importants chez les grands consommateurs de produits laitiers.
D'une façon générale, il convient d'éviter tous les aliments qui stimulent la protéine mTOR (elle régule la croissance et la prolifération cellulaire) : aliments trop sucrés, trop lactés ou trop gras. En effet, plus le régime alimentaire est calorique, hyper-protéiné ou hyper-insulinémiant, plus la mTOR active l'anabolisme et le développement des cellules, y compris tumorales, à terme. On peut donc adopter le régime Okinawa qui est parfaitement adapté ou encore le régime paléo.
Autres critères de prévention de du cancer de la prostate
Un bon état de santé général prévient les risques de cancer. Pour cela, quelques précautions sont d'usage :
- Surveiller ses traitements médicamenteux : certains médicaments à base de testostérone (hormones mâles) sont susceptibles d'accélérer le développement d'un cancer prostatique naissant. Toutefois, en l'absence de cancer, l'administration de testostérone n'affectera pas le risque de l'apparition d'une tumeur. Aucun lien n'a pu être établi entre le risque de développer un cancer de la prostate et le niveau de testostérone.
- Cesser de fumer : il existe un lien entre cancer de la prostate et tabagisme puisque fumer augmente l'agressivité du cancer, le taux de mortalité, le risque de développer des métastases (cancers plus graves donc) et le risque de développer des tumeurs résistantes à l'hormonothérapie (moindre réponse aux traitements anticancéreux). De plus, le risque de récidive biologique est augmenté chez les sujets fumeurs traités par prostatectomie radicale ou par radiothérapie. Tous ces surrisques, qui sont dose-dépendants (ils augmentent en fonction de la quantité de tabac consommé), sont maintenus pendant les 10 années qui suivent l'arrêt du tabac.
- Surveiller son poids : les hommes qui consomment trop de graisses et/ou ceux qui présentent un surpoids ont plus de chances de développer un cancer prostatique. En effet, l’adiposité est un facteur favorisant l’inflammation et le stress oxydatif ainsi que les taux circulants de testostérone et d’IGF (insulin-like growth factor). Inversement, les statistiques montrent que les personnes ayant un régime alimentaire équilibré sont moins à risques.
À noter : l'activité physique n'influence pas directement le risque de cancer de la prostate (contrairement à d'autres cancers). Néanmoins, elle reste intéressante dans la mesure où elle participe à la perte de poids des personnes en surcharge pondérale, d'autant qu'elle stimule la réponse immunitaire.
La prévention du cancer de la prostate par le dépistage
Procéder à un dépistage du cancer de la prostate régulier participe fortement au traitement efficace de ce type de tumeurs. Même s'il ne s'agit pas d'une prévention à proprement parler, le dépistage d'un cancer est toujours intéressant. En effet, en détectant très rapidement un cancer, avant même l'apparition des premiers symptômes,le cancer prostatique peut être très rapidement pris en charge. Cela améliore grandement les chances de bons résultats thérapeutiques et donc le pronostic.
Rappelons que 30 % des hommes ayant entre 50 et 60 ans sont concernés par le cancer de la prostate et que 40 % des hommes le sont au-delà de 70 ans. Néanmoins, attention à ne pas tomber dans une psychose amenant à voir partout le cancer de la prostate.
« Le dépistage systématique du cancer de la prostate peut être nuisible en population générale », prévient le Pr François Desgrandchamps, chef du service d’urologie à l’hôpital Saint-Louis (Paris). En effet, cet acte n’est « pas anodin » et les traitements « altèrent la qualité de vie », avec un impact sur la fonction érectile et la continence. C’est pourquoi les autorités sanitaires françaises s’orientent peu à peu vers un dépistage individuel, tourné vers les hommes présentant des facteurs de risque.
Sources : Journées Nationales de Médecine Générale (JNMG, Paris La Défense, 30 septembre-1er octobre 2021), d’après la communication du Pr François Desgrandchamps.
Par ailleurs, selon une étude, les porteurs de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) auraient davantage de cancers de prostate que la population générale, quelles que soient leur tranche d’âge et leur ethnie. Ainsi, il pourrait être intéressant de suivre de plus près ces personnes afin d'anticiper la survenue d'un cancer prostatique.
Source : Burns JA et coll. : Inflammatory bowel disease and the risk of prostate cancer. Eur Urol., 2019; 75: 846-852).
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Traitements et prévention du cancer de la prostate
Sommaire
- Différents traitements possibles
- Vivre avec la maladie
- Prévenir un cancer de la prostate