Lorsqu'un cancer se développe, il arrive que les cellules cancéreuses, appelées métastases, affectent une autre zone que celle initialement malade. On parle alors de cancer secondaire. Les métastases du cancer de la prostate se traitent de la même manière que le cancer primitif.
Localisation des métastases dans le cancer de la prostate
Un cancer métastatique est un cancer dont les cellules ont migré dans d'autres parties du corps où elles se sont implantées et ont proliféré. Ces cellules tumorales ont voyagé par le biais de la circulation sanguine (dans le sang) ou de la circulation lymphatique (dans la lymphe).
En cas de cancer de la prostate, les organes les plus concernés sont les os et les ganglions lymphatiques de l'abdomen et du petit bassin. D'autres régions comme le foie, les poumons ou le cerveau peuvent être touchées mais cela reste exceptionnel.
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Symptômes des métastases du cancer de la prostate
Les symptômes qu'entraînent les cancers de la prostate métastatiques sont directement liés à la localisation des métastases. Le plus souvent, on assiste à :
- l'augmentation de volume des ganglions lymphatiques avec :
- des douleurs,
- des troubles liés à la compression des organes ;
- des œdèmes dans les membres inférieurs, en raison d'une mauvaise circulation de la lymphe ;
- des troubles urinaires ;
- une importante constipation.
Confirmer les métastases par des examens complémentaires
On estime que la présence de métastases d'un cancer prostatique est très probable lorsque le taux de PSA est supérieur ou égal à 100 ng/ml. Plusieurs examens complémentaires sont également pratiqués pour mettre en évidence les métastases. Classiquement, on utilise :
- l'IRM (imagerie par résonance magnétique) pour voir si les cellules cancéreuses se sont étendues au-delà de la capsule de la prostate ;
- la scintigraphie osseuse pour observer d'éventuelles atteintes osseuses ;
- le scanner abdomino-pelvien à la recherche de métastases ganglionnaires.
Traitement par hormonothérapie
Le traitement des cancers de la prostate métastatiques est basé sur l'hormonothérapie. Le traitement consiste à supprimer la sécrétion des hormones prostatiques qui alimentent les cellules tumorales afin d'en faire disparaître le plus possible. Concrètement, on procède à une castration soit chirurgicale soit chimique. Ce traitement entraîne des effets secondaires tels que des bouffées de chaleur et une disparition de la libido (désir sexuel et érection).
Il existe néanmoins des cancers de la prostate non métastatiques mais résistants à la castration. Ils représentent 7 % des tumeurs prostatiques et, s'ils sont dépistés précocement, on parvient à les contrôler avec un traitement local. Cependant, certains cancers découverts plus tardivement vont nécessiter une thérapie de privation androgénique.
Deux antiandrogènes, l’abiratérone et l’enzalutamide, peuvent aussi être administrés aux patients avec un cancer prostatique métastatique résistant à la castration. Une étude multicentrique, menée avec la collaboration du Dr Lucie-Marie Scailteux (CHU de Rennes), vient de conclure à une petite supériorité en 1ère ligne de l’enzalutamide sur l’abiratérone en termes de survie globale chez les patients non traités antérieurement par chimiothérapie (décès de toutes causes de 23,8 contre 26/100 personnes années).
On peut également envisager une radiothérapie qui permettra :
- d'une part de limiter les symptômes en contenant la taille de la tumeur ;
- d'autre part de soulager la douleur, notamment en traitant les métastases osseuses.
En cas de métastases osseuses ostéolytiques (qui détruisent l'os), il est aussi possible de réaliser une cimentoplastie (opération consistant à injecter un ciment constitué de résine dans un os pour le solidifier), afin de soulager les douleurs. Cette méthode peut être utilisée en complément des autres approches thérapeutiques et traitements du cancer.
Bon à savoir : si jusqu'à 4 ganglions lymphatiques sont envahis avec extension du cancer aux vésicules séminales ou à d'autres structures voisines, le traitement combiné hormonothérapie-radiothérapie permet une survie à 8 ans de 15 % supérieure au traitement par hormonothérapie seule.
Si on est confronté à un cancer prostatique hormonorésistant (généralement asymptomatique sauf dans un tiers des cas où des métastases vont apparaître dans les 2 ans), une chimiothérapie peut également être instaurée.
À noter : une étude menée en 2021 à l’Institut Gustave Roussy de Villejuif montre que l'utilisation simultanée de la chimiothérapie, de l’hormonothérapie et des comprimés d’hormonothérapie de nouvelle génération ferait passer l'espérance de vie des patients ayant un cancer de la prostate déjà métastasé de 2 ans à 4 ans et demi, sans que le cancer ne s’aggrave.
Une radiothérapie d'un nouveau genre
Dans le cadre des cancers prostatiques métastatiques inopérables, lorsque tous les traitements conventionnels ne donnent aucun résultat, il est possible d'avoir recours à une nouvelle méthode de radiothérapie. Elle combine un émetteur, le lutétium 177 et un ligand sur lequel il est greffé. Ce dernier (qui est un anticorps ou une petite molécule) va se fixer au PSMA (prostate specific membrane antigen) que 95 % des cellules métastatiques présentent.
Cette technique radiopharmaceutique est mise en place par le biais d'injections intraveineuses dans des centres de médecine nucléaire agréés. Suite à ce traitement, chez la plupart des patients, le taux de PSA chute de 60 % après la première injection et de 75 % après la seconde.
À noter : la survie suite à ce traitement est grandement améliorée puisqu'elle passe de 18 à 29 semaines.
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Symptômes et diagnostic du cancer de la prostate
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