Causes du cancer de la prostate

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On ne connaît pas encore les véritables causes du cancer de la prostate. Toutefois, certains facteurs de risques sont déterminants dans l'apparition du cancer prostatique.

Cancer de la prostate : des causes inconnues

Les causes du cancer de la prostate sont inconnues. Tout du moins le sont-elles par la médecine traditionnelle qui ne parvient pas à en trouver l'origine.

En revanche, on sait que certains gènes, sans être directement responsables des cancers, rendent les cellules plus sensibles aux substances cancérigènes responsables des tumeurs. On a notamment découvert que les mutations des gènes BRCA2 ou HOXB13 constituaient des facteurs de risque.

De même, le gène EZH2 serait associé à une plus grande agressivité du cancer de la prostate et trois gènes liés au vieillissement, les gènes FGFR1, PMP22 et CDKN1A pourraient être liés à la façon dont va évoluer la tumeur. On estime que 10 % des cancers de la prostate sont liés à certaines de ces mutations génétiques.

Ces substances font partie des éléments susceptibles de favoriser le développement d'un cancer de la prostate, ce sont les facteurs de risque.

Facteurs de risque du cancer de la prostate

Les facteurs de risque du cancer de la prostate, eux, sont bien identifiés. Il s'agit :

  • de l'âge (plus de 50 et de 70 ans surtout) ;
  • des antécédents familiaux (au moins trois personnes du 1er ou 2e degré de parenté concernées) ;
  • de l'origine ethnique et géographique (origine afro-caribéenne) ;
  • de la sédentarité ;
  • de l'alimentation ;
  • de la sexualité.

L'exposition aux perturbateurs endocriniens est aussi responsable de certains cancers de la prostate. La chlordécone (substance classée cancérogène possible par le CIRC), un insecticide largement utilisé dans les Antilles françaises entre 1973 et 1993 pour combattre le charançon du bananier, est ainsi suspecté de favoriser la survenue de cancers prostatiques (source : Multigner L et al. Chlordecone exposure and risk of prostate cancer. J Clin Oncol. 2010 ; 28(21):3457-62).

Bon à savoir : la consommation de tabac n'est pas une cause directe du cancer de la prostate. En revanche, il existe un lien entre tabagisme et pronostic de la maladie (mortalité, développement de métastases, récidive, etc.), le cancer étant plus agressif et répondant moins bien aux traitements chez les fumeurs. L'augmentation des risques (qui sont doses-dépendants) persiste durant les 10 années suivant l’arrêt du tabac. Le risque de récidive est particulièrement augmenté chez les fumeurs traités par prostatectomie ou par radiothérapie.

L'âge : principal facteur de risque du cancer de la prostate

L'âge est le principal facteur de risque du cancer de la prostate. En effet, alors que les cancers prostatiques sont rarissimes avant l'âge de 40 ans, ils sont extrêmement nombreux chez les personnes qui ont plus de 70 ans. Ils finissent par concerner près de 50 % des hommes âgés de plus de 80 ans.

Globalement, le risque de présenter un jour un cancer de la prostate augmente considérablement au-delà de 65 ans.

Causes héréditaires du cancer de la prostate

Les cancers de la prostate n'ayant aucun lien familial avéré (cancers sporadiques) restent les plus répandus puisqu'ils représentent environ 70 % des cancers prostatiques. Toutefois, 30 % des cancers de la prostate semblent être héréditaires :

  • Les personnes dont le père, le frère (parents du premier degré), l'oncle ou le grand-père (parents au second degré) a déjà présenté un cancer de la prostate ont deux fois plus de risques que les autres d'en développer un eux aussi. On estime que 20 % des cancers font partie de cette forme familiale de cancer de la prostate.
  • On distingue également la forme héréditaire. Elle se définit par l'existence d'au moins trois cas de cancer de la prostate chez des parents du premier degré ou du second degré. Dans ce cas, le risque est multiplié par 10 ou 20 par rapport à la population générale. Cela représente environ 10 % des cancers de la prostate.
  • Le cancer de la prostate est également dit héréditaire si deux membres de la famille ont été diagnostiqués porteurs de ce cancer avant l'âge de 55 ans. Le risque de cancer est alors multiplié par 5 par rapport à la population générale. On estime que 5 % des cancers font partie de cette forme héréditaire de cancer de la prostate.

Origine ethnique et géographique

On a constaté que les Européens, les Nord-Américains et les personnes d'origine africaine (dans les Antilles notamment) étaient les plus sujets aux cancers de la prostate. Les Antillais ont une incidence de cancer prostatique deux fois plus élevée que les hommes de la métropole.

Bon à savoir : une exposition à la chlordécone (populations originaires des Antilles) constitue également un facteur de risque.

Inversement, les personnes originaires d'Asie (et notamment d'Asie du Sud-Est) sont beaucoup moins concernées par cette pathologie, de même que les Sud-Américains.

En France, on note une sur-incidence significative dans les Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine, avec des augmentations variant de 6 à 12 %.

La sédentarité : une cause du cancer de la prostate ?

La sédentarité, c'est-à-dire l'absence d'activité physique ou sportive, est liée au surpoids. Ces deux éléments vont de pair pour favoriser la survenue d'un cancer de la prostate puisque les hommes en surpoids et inactifs sont davantage concernés par ce type de tumeur.

Il se pourrait en effet que l’activité physique diminue la prolifération des cellules tumorales :

  • en réduisant le taux de graisse qui est un facteur favorisant l’inflammation ;
  • en stimulant la réponse immunitaire ;
  • en réduisant le stress oxydatif ;
  • en faisant baisser les taux sanguins de testostérone et d’IGF (insulin-like growth factor).

Même si toutes les données sur le sujet ne sont pas concordantes, plusieurs études notent un impact positif de l’activité physique sur l’efficacité des traitements. Une méta-analyse a également suggéré un effet préventif de l’activité physique menée spécifiquement entre 20 et 65 ans, sur ce type de cancer.

Causes du cancer de la prostate : l'alimentation en jeu

L'alimentation joue un rôle important dans la survenue d'un certain nombre de cancers. Ainsi, une alimentation riche en graisses saturées mais pauvre en fruits et en légumes (qui contiennent beaucoup de fibres, de vitamines, de minéraux et d'oligoéléments) est associée à un risque accru de cancer de la prostate.

Cet élément pourrait par exemple expliquer le fait que les Africains, par exemple, soient moins affectés par le cancer de la prostate que les personnes afro-américaines.

À noter : certaines études tendent à prouver qu'une forte consommation en calcium alimentaire (lait et produits laitiers) est liée au cancer de la prostate. On sait d'ailleurs que le lait favorise l'apparition de l'acné et que cette dernière pourrait constituer une étape vers l'apparition d'un cancer prostatique.

Par ailleurs, selon une étude, les porteurs de maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) auraient davantage de cancers de la prostate que la population générale, quelles que soient leur tranche d’âge et leur ethnie. Ainsi, il pourrait être intéressant de suivre de plus près ces personnes afin d'anticiper la survenue d'un cancer prostatique.

À noter qu'une mauvaise hygiène alimentaire peut aussi favoriser l'apparition de la goutte. Or, les traitements médicamenteux hypo-uricémiants utilisés pour traiter la goutte pendant plus de 365 jours seraient associés à un risque significativement augmenté de cancer la prostate (mais aussi de cancer du sein, du col de l’utérus, de l’endomètre ou encore à une leucémie ou à un lymphome non hodgkinien).

Source :Yang HC et al. Traitements de la goutte et risque de cancer : étude cas témoins. Revue du rhumatisme. 2019.

Le rôle de la sexualité dans le cancer de la prostate

Les auteurs de la revue de la littérature publiée dans la revue European Urology Focus ont suggéré que l’augmentation de la fréquence d’éjaculation pourrait en être à l’origine, celle-ci étant un facteur protecteur établi.

Selon ces auteurs, le bénéfice de l’activité sexuelle tiendrait à l’augmentation de la fréquence d’éjaculation qui réduirait les cristalloïdes prostatiques intraluminaux associés à un risque plus important de cancer de la prostate.

Autre hypothèse concernant le bénéfice de l’activité sexuelle : la baisse de la tension psychologique et la diminution de l’activation du système nerveux sympathique central qui réduirait la stimulation de la division des cellules épithéliales prostatiques.

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